LES BELLES
MONTBÉLIARDAISES

Quand peut-on dire d’une voiture qu’elle est devenue mythique ?

Est-ce une affaire d’engouement lors de son apparition, de longévité, d’appropriation par la fiction, le cinéma ou l’art en général ?

La voiture liée aux premiers souvenirs de vacances en famille, de grand départ, n’est-elle pas, pour chacun de nous, plus mythique que toutes les autres ?

Chaque constructeur automobile, au cours du siècle, a vu quelques-uns de ses modèles sacralisés par l’époque. Pour Peugeot, 404 fut certainement le plus emblématique de ces numéros de légende.

Cette élégante berline, née en1960, était le neuvième numéro de la série « à zéro central » inauguré en 1929 avec la 201. Sa silhouette aux lignes tendues bousculait les canons de la beauté automobile. Plus fine que ses ainées, osant les couleurs, la 404 possédait un charme très couture, très Promenade des Anglais. Ses « ailes arrières » nous apportaient un peu de cet esprit américain qui commençait à hypnotiser la jeunesse. Elle donna aux femmes l’envie de conduire.

Au musée Peugeot de l’Aventure Peugeot de Sochaux, la 404 continue de charmer les foules. Elle est encore l’une des stars de cette impressionnante collection de 200 véhicules qui attire, chaque année, plus de 100 000 visiteurs. Ce musée qui retrace la sage Peugeot, depuis les moulins à café mécaniques jusqu’aux « moulins » survitaminés des Formule 1, est bien plus qu’un lieu d’exposition. La partie muséographique offre une voyage dans le temps qui ne s’arrête pas sur le palier étroit du présent. Le futur aussi s’expose. Matérialisée en concept-cars, l’innovation technologique nous ouvre des horizons insoupçonnés. Le rêve automobile semble inépuisable. Ce que les Montbéliardais appellent le Musée Peugeot est devenu, au fil des années, une impressionnante vitrine du savoir-faire de la marque. Et comment aurait-il pu en être autrement ? Un musée de l’automobile en Pays de Montbéliard pouvait-il rester longtemps un simple musée ? Doit-on s’étonner de voir l’imagination reprendre ici ses droits, et les idées neuves envahir, comme toujours, le jardin des souvenirs ?